Des rencontres inoubliables
Au hasard des rencontres, non loin de la plus grande cathédrale du Vietnam, à Phat Diem, une dame de 97 ans marche d’un pas incertain. Difficile de dialoguer avec elle. Mais comme par réflexe elle s’offre à mon objectif en s’asseyant à même le trottoir. Elle paraît très pauvre et fatiguée. Je lui donne quelques Dongs et la remercie.
Cette femme à quelque chose d’obsédant et de dérangeant. C’est une rencontre qui marque.
En Inde ainsi qu’au Vietnam, les feuilles de bétel sont mâchées avec de la chaux (oxyde de calcium) et de la noix d’arec, dans une préparation qui prend le nom de bétel. La chaux agit comme catalyseur, et l’arec contient l’alcaloïde arécoline qui favorise la salivation. La salive devient teintée de rouge, ce qui est considéré comme un critère de beauté.
Quelques décennies après, la guerre est encore présente dans l’esprit des gens.
Cette dame, ancienne combattante de la guerre du Vietnam est ainsi marquée à vie. Elle récite machinalement, isolée dans son monde, des poèmes de résistance. Par moment, elle se lève et effectue une petite tâche ménagère que lui propose sa fille. Puis inexorablement elle se rassoie en tailleur et à nouveau se lance dans un monologue.
En traversant un petit village du nord ouest du Viet Nam, des enfants jouent à proximité d’une maison et sont interloqués de voir des étrangers passer dans ce lieu reculé. Un homme sort de l’habitation en bois qui repose sur des rangées de bouteilles posées et alignées à la verticale (technique permettant d’éviter que l’humidité ne s’infiltre) et fait faire très gentiment le tour du propriétaire. Comme dans beaucoup de foyer, diverses décorations et diplômes militaires sont placardés fièrement sur les murs. Les hommes ne font pas leur âge. Ce monsieur a près de 78 ans et a combattu les américains lors de la guerre du Vietnam.
Kỷ niệm về thâm. Đền Hùng.
« La mémoire longue. Temple Hung » (Hung Temple est appelé temple de population généralisé au culte des rois Hùng)
Au détour d’un chemin, je croise une dame amputée d’une jambe. Béquilles en bois sous les bras, elle se déplace rapidement vers sa maison tout en marmonnant.
Installées sur la terrasse de leurs maisons respectives, les femmes d’un petit village de montagne s’affairent à la couture avec de veilles machines à coudre manuelles ou à la technique du batik.
Le principe de ce procédé consiste à obtenir des motifs en couleur sur les vêtements. Pour se faire, elles doivent :
- dessiner sur le tissu le motif final à reproduire (optionnel) ;
- enduire tout le tissu avec de la cire (par trempage dans un bain de cire chaude) ;
- ôter la cire aux emplacements d’une première couleur ;
- appliquer cette couleur (par trempage) ;
- recommencer les opérations ci-dessus, successivement, pour chacune des autres couleurs (complément de cire, grattage, coloration) ;
- en final : à ôter toute trace de cire (par trempage dans une eau bouillante).
Au Vietnam, les personnes âgées sont parfois d’une « zénitude » remarquable. Ici l’habit fait le moine ou plutôt le maître et leur karma est vraiment notable.
Il faut parfois recourir à des porteurs qui offrent une assistance très appréciée durant les longues et difficiles randonnées du nord du pays. Ce monsieur très discret fait parti de l’ethnie des Hmông Den (noir). Outre sa faculté à se déplacer rapidement tout en empruntant des raccourcis vertigineux, il possédait des dons culinaires. Quel réconfort d’arriver à destination et de le retrouver devant fourneaux.
Sapa, lieu de départ de toutes les expéditions et son atmosphère de « haute » montagne.