De la couleur en mouvement

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Couleur Additive, Physichromie, Induction Chromatique, Chromointerférence, Transchromie, Chromosaturation, Chromoscope et Couleur dans l’espace. Ces termes semblent de prime abord totalement incompréhensibles et bien loin de nos références. Depuis plus de 50 ans, un artiste Vénézuélien mondialement reconnu a mené des recherches sur le comportement de la couleur.

Participant dès les années 1950 aux expériences sur le mouvement cinétique, Carlos Cruz-Diez s’est attelé durant un demi-siècle à expérimenter de nombreuses techniques sur la couleur et le mouvement virtuel. Il a ainsi conçu des œuvres totalement originales transposant sur des tableaux ou des surfaces hors normes tous ces concepts.

C’est en juxtaposant des bandes de couleurs et géométries variables que le phénomène cinétique se produit. Le contemplateur se déplace devant l’œuvre et contribue ainsi à l’effet de dématérialisation. Cette interactivité constitue l’essence même de l’œuvre puisque c’est ainsi qu’elle prend tout son sens. Cette évolution de la couleur dans le temps et l’espace engendre des effets inattendus tels que l’apparition d’une couleur qui n’est concrètement pas présente sur l’œuvre ou des effets à trois dimensions. Ces phénomènes bouleversent totalement notre conception de la réalité en produisant un imaginaire réel.

L’intégration des œuvres de l’artiste dans l’architecture urbaine est très impressionnante. On pourrait citer les 1.672 m² de mosaïques d’Induction Chromatique Double Fréquence en émaux de Briare réparties sur trois passerelles donnant accès au nouveau stade de baseball des Miami Marlins (2012 – USA). Ou toujours avec la même matière mais créé 38 ans plus tôt en 1974, le sol de Couleur Additive du hall central de l’aéroport International Simón Bolívar à Maiquetía au Venezuela. Ou encore en 2012, la très belle Transchromie pour l’église moderne de San Norberto à Bogotá en Colombie.

Plus proche de nous, une œuvre de Chromosaturation (chambres de couleur unique permettant de se retrouver dans une situation monochrome absolue) dont le principe date de 1965 a été exposée dans le jardin des Tuileries (Paris-fiac 2012). La première version de l’œuvre avait été inaugurée en 1969 à la sortie du métro Odéon à Paris.

Frédéric Caussette

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Joana Vasconcelos Versailles

« Le château de Versailles est le lieu de l’art par excellence, un lieu dans lequel les artistes se sont toujours sentis chez eux, l’investissant non comme un lieu d’exposition, mais bien comme un lieu habité par l’art. C’est un espace plein, complet, riche, où rien en apparence ne semble pouvoir être ajouté. C’est le décor idéal pour célébrer l’audace, l’expérimentation et la liberté ; le génie créatif apprécié comme nulle part ailleurs.

Si mon travail se développe autour de l’idée que le monde est un opéra, Versailles incarne l’idéal opératique et esthétique qui m’anime. Les œuvres que je propose existent pour ce lieu, je les vois liées à Versailles, de manière intemporelle. Quand je parcours les salons du Château et ses jardins, je sens l’énergie d’un espace qui gravite entre la réalité et le rêve, le quotidien et la magie, le festif et le tragique. J’entends encore l’écho des pas de Marie-Antoinette, la musique et l’ambiance festive des salons. Comment serait la vie à Versailles si cet univers exubérant et grandiose était transféré à notre époque ?

Interpréter la dense mythologie de Versailles, la transporter dans la contemporanéité, évoquer la présence d’importantes figures féminines qui l’ont habité, en s’appuyant sur mon identité et mon expérience de femme, portugaise, née en France, sera certainement le défi le plus fascinant de ma carrière. »

Joana Vasconcelos

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Photographies BonAngle (Frédéric Caussette)